Bien plus haut que le Kilimanjaro: Le degré du handicap...
Un fantastique exploit, non seulement physique mais humain. Je pense que tous les commentaires que l'on pourra lire dans la presse ou entendre dans les divers médias ne manqueront pas de faire l'éloge de ces 10 personnes et ce ne sera que la moindre des choses.
Moi aussi bien sur j'applaudis et je leur rend ici un immense hommage . Bravo à vous tous pour cette magnifique leçon de courage ou la place de l'émotion est si grande qu'aucun être humain ne peut y rester insensible.
Au delà ce cet exploit et en même temps de cette expérience c'est une multitude de questions et de réflexions qui se sont formées dans ma tête au fur et à mesure de la diffusion. MAIS A LA FIN DU REPORTAGE UN GRANDE QUESTION M'OBSEDAIT:
Il y a t'il un degré du handicap dans ce groupe?
Pour trouver la réponse je dois absolument étudier 3 points capitaux:
1) La formation du groupe.
Pour la première fois à ma connaissance , les principales catégories d'handicapés moteurs étaient représentées.La cécité, la surdité et les handicaps moteurs diverses.
Les plus pénalisés dans la souffrance physique sont évidemment les handicapés moteurs contrairement aux handicapés sensoriels.
La personne la plus dépendante du groupe des handicapés physiques c'est la personne en fauteuil roulant. Dés qu'il faut grimper malgré son énergie impressionnante elle ne peux évidement pas accéder à la montée du Kilimanjaro sans l'aide des autres.
La personne la plus dépendante du groupe des handicapés sensoriels c'est la non voyante par son manque de repères perpétuels et donc sa dépendance perpétuelle aux voyants.Elle a beaucoup de mérite, marcher dans le noir dans un espace inconnu...
Quant à celle qui à le plus de mal à intégrer ce groupe au départ c'est pas forcément celle à qui j'aurai pensé: la personne atteinte de surdité. Mais son explication est une véritable catapulte: penser qu'elle comprend les réunions fondamentales sans jamais réfléchir à la difficulté pour elle de lire sur les lèvres si on parle trop vite et pas en face d'elle. Mais le dialogue va effectivement facilité son intégration.
D'ailleurs sa franchise me touche particulièrement quand elle même nous fait comprendre qu'elle se sent la moins handicapée du groupe.
2) La vie au sein du groupe.
Sur ce point de vue il n'y a plus de handicap. C'est un groupe ou l'entraide est nécessaire pour avancer tout comme elle existe dans un groupe de valides.On y retrouve tous les ingrédients d'une vie en communauté à savoir les affinitées,les commentaires sur l'un ou l'autre, ou le caractère de chacun joue toujours un rôle primordial sur une bonne ou mauvaise entente, les coups de blues aux coups de bonheur.Enfin je dirai que ce n'est pas parce que l'on est handicapé que l'on comprends mieux le handicap de l'autre.
3) L'individu.
Par son envie d'arriver au sommet, il reste comme le commun des mortels, lorsque l'on a un choix à faire, lorsque autrui devient un obstacle à sa propre réussite,alors son égo prends le dessus,il faut abandonner l'autre pour mieux avancer seul.
Une analyse s'impose.
Est ce que vraiment il y a beaucoup plus de solidarité dans un groupe de personnes handicapées moteur que dans un groupe de valides?
NON! On avance ensemble tant qu'on le peut et on avance seul si on le doit.C'est l'énergie collectif du groupe qui fait avancé l'énergie individuelle.
Ce n'est pas " tous ensemble ou personne" et c'est tant mieux...L'individualité de l'être humain est primordiale.
Mais la frustration demeure face à l'échec lorsque celui ci est du exclusivement au handicap ,et c'est à ce moment précis que l'on peut se demander si on peut vraiment faire le deuil de celui-ci...
J'ai maintenant la réponse à mon obsédante question: ABSOLUMENT! IL Y A BEL ET BIEN UN DEGRE DU HANDICAP DANS CE GROUPE.
Mais alors,est-ce le degré du handicap qui permet de faire le deuil de celui-ci, ou la force psychologique de l'etre handicapé que nous sommes?
Assurément la force psychologique de chacun d'entre nous...
En espérant que ce documentaire apportera un autre regard sur le handicap pour certains valides et qu'il ne sera pas considéré uniquement comme un simple divertissement d'émission de voyeurisme ...
SUITE A LA DIFFUSION DE L'EMISSION J'AI ETE INTERVIEWE PAR LA JOURNALISTE CHARLOTTE CLIDI DU NOUVEL OBSERVATEUR
VOUS POUVEZ LIRE CET INTERVIEW A CETTE ADRESSE ET MERCI D'Y LAISSER AUSSI UN COMMENTAIRE http://teleobs.info.nouvelobs.com/articles/la_montagne_qui_cache_le_desert
A bon entendeur,
HANDY CAPE